Retour sur une aventure de fou (épisode 2)
Le RAPV se fait la diag en off[1]
J2, ici c’est cool le petit dej est dès 6h. L’idée est donc d’arriver pour le petit dej en tenue et les valises prêtes. Tout le monde n’a pas eu la qualité de sommeil escompté (les joies des dortoirs) mais même si cette journée fait peur, tout le monde a le sourire. Et ce matin c’est ciel bleu. En fait la réunion c’est souvent ça, beau et ciel bleu le matin puis les nuages arrivent de l’Est et viennent se bloquer sur les cimes des cirques à l’intérieur de l’île laissant l’ouest sans eau avec 300j de soleil par an propice au farniente sur la plage. La seule question de chaque jour étant à quelle heure les nuages vont ils envahir l’est de l’île en amenant ces litres d’eau.
Et si notre itinéraire du jour va traverser des forêts tropicales hyper denses (si dense que même Sebos prendrait les chemins en CO) en mode jungle, le risque d’être arrosé est important. Et encore plus en ce début de semaine qui ne nous apporte pas une grande sérénité quant aux prévisions météo.
On rejoint donc bien vite le GR2, en traversant la plaine des sables. Tintin, ici la lune. Incroyable cette courte partie de sentier est lunaire 😍😍. On arrive au pied du rempart pour remonter ce 2ème cirque plus ancien (le point chaud du volcan a migré du piton des neiges (volcan originel de l’île) vers le sud est pour être aujourd’hui au niveau du piton de la fournaise => mon petit Elie a appris ça à l’école et il nous a fait un véritable cours, avec Manon qui n’était pas en reste; de la théorie à la pratique).
L’oratoire sainte Thérèse puis le piton Textor avec le retour de ces arbustes jaunes. Les gars nous accueillent déjà pour un petit ravito amélioré c’est top. On repart et déjà le temps se gâte. On est dans l’Est mais quand même. Direction la plaine des cafres. Et si tout le monde courent a bonne allure, on suit le nouveau GR2 au lieu de suivre notre trace enregistrée dans le téléphone de François et moi. Et c’est que trop tard qu’on comprend que le nouveau GR2 ne passe pas par Maraboue mais un peu plus à l’ouest.
Après quelques ajustements (on peut tout faire maintenant avec les applis de rando) nous voilà sur la N3, à la queue leu leu pour 2,5km… ça passe pas si mal et Anthony qui a fait impasse ce matin est en vue , venu à notre rencontre. 23km au lieu de 19, piouf ça va faire une bonne grosse journée ça. (45km pas mal…) Mais les copines et les copains sont top, personne ne râle; même pas (surtout pas d’ailleurs elles sont adorables) Vaness et Sandrine. La pause est la bienvenue mais le parking n’offre aucun abris et cette pluie fine refroidit les corps trop vite. Il nous faut repartir. On laisse Soïzic en route avec son essuie glace et mes 2 gars; le plus important ce sont les 3 derniers jours.
On repart donc avec les vestes imperméables plein nord vers la forêt de Bebour. Mais avant il faut traverser Maraboue. Et dans Maraboue, il y a … boue. Ah vérole ça on en a bouffé de la boue. Et les pieds étaient bien préparés car presque pas de crevasses. On avance sur des sentiers où l’eau coule, stagne se promène bref fait sa vie et toi tu t’adaptes. François a changé de chaussettes et évite les premières flaques comme on le fait si bien sur les 3 premiers kilomètres du trail des citadelles mais très vite tu te résignes et bien souvent tu glisses moins en courant directement sans l’eau. On attaque une descente hyper technique entre des branches des virages serrés et des arbres tout biscornus. Y a pas si longtemps ce matin on courait sur la lune et là on est en pleine jungle. Même si courir sous cette pluie finalement assez fine n’est pas des plus agréable je kiffe vraiment cette journée tellement on découvre une végétation qui fait toute la beauté de la balade. Peut de visuel lointain évidemment c’est tellement bouché mais de toute façon on n’est pas en hauteur. A part le piton des neiges qui devrait nous dominer, l’essentiel est là devant nos pieds. Ça change du tout de Sebos quoi!!
Finalement on rejoint assez bien le col de Bebour et le début de la traversée de la forêt du même nom. Assez bien car Françoise a fait une sale chute et se plaint du poignet. Check up rapide et strapp pour pouvoir continuer. Elle semble souffrir mais garde son éternelle bonne humeur. Autant vous le dire tout de suite, si elle n’a jamais imaginé abandonner, la douleur l’a accompagnée pour le restant du off et du séjour. Strapp tous les matins et antalgiques et là voilà qui repartait promenant son bâton avec sa main gauche. Et si on mettait l’hématome conséquent sur le fait d’avoir son poignet vers le bas c’était pas net net. Mais l’effet placebo étant tellement puissant elle a géré ça aux petits oignons. Bon la radio la semaine suivante a diagnostiqué une fracture du radius… oups. 😱😩
La traversée de la forêt de Bebour suit la route forestière avec une succession de secteur bitumé et sentier sympa dans la végétation luxuriante. Ça commence à tirer un peu sur les organismes mais heureusement au moment où ça devenait long le refuge de Belouve. Une petite tournée de Tuc par miss Tuc (merci Elo il est passé crème ce p’tit Tuc) et nous voilà à l’abordage 🏴☠️ de la dernière descente, le long du rempart, quelques 600m je crois de mémoire mais qui se font bien. Des groupes se forment, ça part pleine balle devant et tout le monde se retrouve en bas. On rentre l’adresse gps du logement sur un portable à qui il reste de la batterie et youpi, un équivalent tour de piste et on y est… ce soir on est dans la maison de vacances de 2 copines de Maud. C’est sympa, on investi bien vite la terrasse après avoir passer le karcher sur chaussures chaussettes et mollet. Vêtements secs bières ou douche bières c’est selon mais on n’est bien bien sûr cette terrasse. Petit cari poulet et ananas en dessert préparé amoureusement par Soïzic. Ouf, 2j de fait et bien fait. Demain c’est 1200m de D+ en 5km pour le petit dej, puis après 2,5km de + on attaquera l’ascension du piton des neiges et ses 3070m. Puis longue descente sur Cilaos. Dernières photos et dodo.