Raid Aventure Pays de Vie

Association loi 1901

E-MAIL:           contact@rapv.fr

Image | Alt

Retour sur une aventure de fou (épisode 1)

Retour sur une aventure de fou (épisode 1)

Le RAPV se fait la diag en off[1] 

18h30, dimanche 10 octobre à l’hôtel capsule sur le toit terrasse. C’est l’heure de la bière, c’est l’heure du briefing. 25 traileuses et traileurs prêts à en découdre avec cette fameuse diagonale. Diagonale tronquée diront certains, diagonale améliorée nous rétorquerons!! Tout y est, les 3 cirques le volcan le piton des neiges et le finish en haut du Maïdo. Ça va être grandiose. Chacun a adapté sa prépa, certains y sont depuis 18 mois; pour beaucoup c’est THE objectif de la saison. Alors à 12h de s’élancer le stress est monté d’un cran.

Distance (38km) D+ (2800m) et chrono estimé tout y est exposé. Départ 5h30 du bas de l’hôtel en tenue les valises en bas pour la demi heure de transfert vers cap méchant… ça ne coupe pas l’envie de reprendre une petite bière mais déjà 19h, soleil bien couché le resto nous attend. La bouffe réunionnaise… j’y retournerais juste pour ça 😍😍

Lundi, la journée mer-volcan disait le road book.

La journée ça monte tout le temps surtout. Tout est sur le pont à 5h30 pétante… tous ? Non Jéjé et notre rookie Éric ont zappé le réveil pour une sombre histoire de portable pas branché. Pour y être monté à 5h35, ils ont été diablement efficace une fois levés. La demi heure de transfert dura plus prêt de 40’. Autant dire qu’on avait déjà attrapé une bonne suée serrés dans cette bétaillère. On prend le petit dej à cap méchant et déjà on se sent bien bien dedans. La mer et de la végétation déjà bien d’ici. Photo de départ et c’est parti pour cette ascension vers le volcan de la fournaise. Et la fournaise ce matin ça va pas être là-haut mais sur les 3 premières heures de montée.

Dès qu’on a quitté basse vallée on attaque le GR2 dans une forêt tropicale de basse altitude. En voie de disparition à cause de l’urbanisation, de nombreuses espèces endémiques s’en retrouvent dans le mal. Des pieds de vanilles sont mis en nourrice le long des arbres. Elo, Soïzic Maud Françoise Cindy Angèle Vaness et Sandrine la team des girls donnent le rythme et ça envoie. Le single est bien technique dans les racines et déjà les premières marches bien typiques de la Diagonale sont déjà bien là.

 2h20 déjà que nous grimpons et personne n’a réclamé de pause. J’ai bien l’impression que tout le monde est au taquet c’est top. Pause ravito et déjà la salière tourne… chaleur + effort de plus de 4h = ⚠️ a l’hyponatrémie…😱😉

On sort bientôt de cette forêt pour changer complètement de végétation et retrouver ces arbustes jaunes de petites hauteurs qui signent la proximité du volcan. Sur la lave refroidie depuis quelques années le lichen, puis la mousse vient coloniser cette « terre » peut hospitalière puis la dégradation de la mousse amène suffisamment d’humus pour ces petits arbustes. Après la forêt la montée est moins sèche avec quelques replats salvateurs. Anthony nous fait une petite hypo et se pose beaucoup de questions mais ne lâche rien.

Et après ces 2200m de D+ enquillés, nous voilà au bord de l’enclos et du volcan lui même. Mais déjà la couche nuageuse nous a devancé et nous n’apercevons tout le piton que par brèves apparitions. Le sentier est maintenant définitivement plat et on tourne donc vers la partie nord de l’enclos pour rejoindre les gars sur le premier parking à 3,5km du gîte du volcan. Mais le brouillard intense et la technicité de la route puis du chemin ont retardé nos 2 sherpas Jérôme et Anthony. Entre le retour à l’hôtel,  chargement des valises, les courses (le défi relevé et gagné de proposer des bières fraîches 💪💪🍻) et le trajet jusqu’au volcan les gars n’ont pas chômé et ça va être une constante lors de ces 5j ils vont être au taquet tout le temps avec des temps de trajets et des routes montagneuses toujours plus techniques. Mais des paysages de ouf.

On décide donc de ne pas glander sur ce parking plein vent et on pousse jusqu’au gîte où les gars viennent d’arriver.

On investi les lieux en se mettant quelques vêtements chauds. Bordel on est sur le trail off de la réunion ou c’est le trail des hospitaliers et sa fraîcheur automnale bien connue.

La question est la suivante: cela vaut il le coup de faire l’aller retour de 13km, +600m pour monter en haut du volcan avec cette visibilité proche du néant. Chacun y va de son appli météo mais même la plus optimiste n’est pas top. Et pour ce qui est d’un possible départ de nuit pour un lever de soleil là haut, pas mieux.

Donc avant de répondre à cette question, il s’agit d’arroser cette première grosse grosse matinée (26km et +2200) et taper dans le pâté de campagne et les sardines.

On repart vers 16h, à 8, à la recherche d’une hypothétique fenêtre météo. Évidemment pour celles et ceux qui restent encore quelques jours après le trail off il sera temps de profiter de ce volcan avec une météo plus favorable (pour la petite histoire, 8j après on profitait du super temps pour faire l’ascension avec les enfants, et tout juste sorti de l’enclos il fermait l’accès pour 5j à cause d’une possible irruption. Heureusement les copains ont pu se le faire le sdi matin; ouf…). Pas de fenêtre météo donc je ne vous vendrai pas du rêve mais des couleurs de roches toutes plus surprenantes et avec cette luminosité j’ai vraiment kiffé cet A/R, et je pense que c’était partagé. Marc et François se sont fait un malin plaisir pour me mettre dans le rouge au sommet, je ne chercherai pas d’excuse genre j’avais pas les bonnes chaussures, mais rassure toi j’ai remis le volcan au centre de l’enclos, la remontée des marches, une leçon 😂😂. Bon il était temps de rentrer on est arrivé à la nuit noire.

Et les joies de la soirée en gîte avec ses petites bières et son repas créole tellement bon. La soupe une tuerie. Un vrai bonheur partagé avec les potos. Mais dès le dessert, les paupières semblent aussi lourdes que les jambes alors le briefing du soir est demandé : demain c’est « cours, cours Forest »; 40km de balade avec moins de 1000 d’ascension. Va falloir envoyer et personne n’est vraiment rassuré sauf peut être Marc qui vient d’apprendre qu’il y aurait quelques sections bitumées 😩😩😩😩😩😩😩; il me fatigue avec son bitume. J1, 38km et 2900m de D+ à la louche selon les montres.