CR du Trail des Bogomiles par Louis Sorin
« – Un Saint-Bernard?!
– Mais non! Un CENT BORNARD… »
C’est vrai qu’à l’image du fameux chien qui transporte une ptite barrique à son cou, et bien moi aussi je suis parti avec « ma barrique » sur mon dos ce week-end…
Il y a un an de cela, je courais peinard sur nos trails vendéens en côtoyant des mecs de tous niveaux. Tiré vers le haut, j’ai appris à connaître les plus ambitieux, ceux qui avaient, attention, un « vrai bjectif » après la course, bref les Grands Malades.
Ces mecs là, ils rêvent de faire un 50, 70, 100, 120, 168 km (=100 miles)ou même plus!! Donc ils s’entraînent sur nos courses régionales alors que toi tu t’entraines pour courir sur ces courses!! Là y a un truc! ?
Et bien ce week-end je crois bien que j’ai rejoint le clan des grands malades…
L’ attrait des grandes distances était modéré pour moi suite à une mésaventure sur le Trail de Guerlédan en Bretagne où, à mi-distance ( soit 32 km ?), un genoux m’avait fait comprendre que les bières bues avec les copains n’ équivalaient en rien un kilomètre couru à l’entraînement…
Mais après repos et excès de confiance ???, me voilà inscrit sur un Trail de 100 Km. Content, me voilà avec une prépa sur les bras… une prépa c’est un programme plein de chiffres et de lettres qui te dit quand faire quoi pour faire bien, un truc réfléchi…?
Bref, 5 mois plus tard, nous y voilà; au Grand Raid des Cathares, le Trail des Bogomiles et ses 101 kilomètres avec 4300 mètres de dénivelé positif (ça, ça signifie des côtes normalement) ??
On troque la fameuse pasta party de veille de course pour un bon cassoulet, car « on né dans le Sudé commé ils disent à Carcassonné ».
Avec ça, pas de quoi stresser pour le lendemain ??
Vendredi, 9h, départ aux portes de la Cité de Carcassonne ???. On est 350 à s’élancer pour 11 à 27 heures de « course ». 350 grands malades oui ?. 24 RAPVistes sont dans le lot. J’en fait parti.?⚫ (Un RAPViste est quelqu’un qui , normalement court, se rafraîchit avec des boissons à bulles peu sucrées et aime partager des bons moments avec les siens (et des fois les autres s’ils sont gentils)) ?
Après presque un dixième de la distance parcourue avec notre coach et 2 jeunes coéquipiers ?⚫, je suis le premier à prendre mon envol ?
Le jeune moineau quitte le nid en espérant retrouver les siens 90 km plus loin. Objectif : aller au bout seul sans heurter de pare choc et sans perdre trop de plumes sur le chemin. ✊
Tellement excité, je commence à dépasser des oiseaux de plus en plus gros, des rapaces qui m’ observent du coin de l’oeil mais à qui je n’ai pas l’air de faire peur, tant mieux! J’irais jusqu’à perturber l’épervier qui menait sa chasse en tête de course durant le second quart du parcours. Là, j’ai commencé à douter de ma cervelle (de moineau…); partir si vite dans l’inconnu…? Trop tard!
50 km de parcouru à 10km/h, les ailes sont un peu lourdes. Ça mérite une bonne pause ravito. ????
L’ épervier repart vite en chasse suivi d’un second rapace, après vérification du duvet et le gosier rempli, je repars pour la seconde moitié de notre périple. ??
Vite, je retrouve des plumes du second sur mon chemin. Je l’encourage avant de le survoler car le soleil cogne ici, il faut se réfugier dans les bois.? ??
Cette partie de parcours est agréable. On slalomme davantage entre les arbres et le vol plané est réalisable sur quelques portions ?.
Attention à l’atterrissage, ça serait con d’y laisser une aile…
Aucun oiseau en vue, je dépasse quelques aigles aguerris, partis la veille pour une sortie de 168 Km…? Je me sens toujours bien pour mon premier long vol. Les 64 km sont passés, maintenant je découvre une nouvelle distance!
Et vite aux ravitaillements j’entendrais » Aller, plus QUE … km avant l’arrivée! » C’est vrai que « plus que 25 km c’est rien! ? Bordel c’était encore un exploit pour moi il y a moins de 2 ans mais aujourd’hui ça paraît facile. ?
La nuit tombe doucement sur la vallée, j’aperçois au loin les remparts de la Cité qui s’illuminent. L ‘épervier n’est qu’à 5 minutes devant moi mais c’est pas grave, je veux arriver à Carcassonne avec toutes mes plumes ?
À peine arrivé que je retrouve des ?⚫ venus m’encourager et me féliciter ?
Je retrouve un aigle de chez nous qui a su gérer un vol majestueux sur ses 168km, il y perda quelques griffes mais ça repoussera ?
Un bon ravitaillement avant de retrouver nos RAPVistes qui vont arriver avant le lever du soleil. Partage et bons moments rythment la fin de cette nuit ??
Un super week-end Trail partagé avec les copains du RAPV ??⚫ mais pas seulement ☝, merci Coach Guillaume Jourdain et Emilie Bouyer Griffon et Micka pour les conseils (et photos)! Un grand merci à ceux qui m’ont encouragé à distance également! ?
Spiruline Man ?