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COMPTE RENDU DU GRP 2017, LE TOUR DU NEOUVIELLE 43 KM 2500D+ 2500D-

COMPTE RENDU DU GRP 2017, LE TOUR DU NEOUVIELLE 43 KM 2500D+ 2500D-

GRP 2017

16h 10 samedi 26 août. Je franchis la ligne d’arrivée du tour de Néouvielle, Angéline à mes côtés. L’émotion m’a gagné depuis qu’elle m’a rejoint à 400m de l’arrivée. Je me suis mis dans le rouge dans la dernière descente. Et finalement j’échoue aux portes des 500 premiers, à la limite des 8h de course. Mais rien que ça, ce n’était pas gagné d’avance.

Un objectif :

Le GRP est un bel ensemble de courses. Entre le 43, le 80, le 120, il y a du choix, y compris un 220 exceptionnel pour les 10 ans de cette course. Mais c’est un peu long et surtout beaucoup dénivelé. Le 43 fait mon bonheur. Il doit me servir de rampe de lancement pour attaquer l’objectif final de cette saison : le 75km des Hospitaliers le 29 octobre. Mais dire que c’est une course de préparation serait injuste. 43km 2500m de dénivelé positif et 2500m de dénivelé négatif. Il va falloir être costaud.

La prépa :

Depuis le début de saison je suis plus régulier et plus performant sur 10km mais les longues distances sont malheureusement trop longues. Le 26km des Galopades, un échec après le 15km très réussi de la veille (grâce à Romu le métronome). Le 32km du Champ du Loup, un raté. Et pourtant des chronos qui tournent en dessous de 44’ sur 10km. Mais grâce aux coachs Jourdain et Pavag j’ai un bon programme. Le tout c’est de s’y tenir. Et les sorties longues en vélo ou la muscu sont moins mises en œuvre.

Le coup de moins bien :

Fin juillet et début août, en pleines vacances (hormis quelques animations avec le foyer de jeune), c’est le coup de moins bien. Je dors mal mais en permanence. Les sorties longues se raccourcissent pour devenir des simples footings. Les vacances au bord de l’eau affectent un peu l’entrainement pour le dénivelé. Je compense par la muscu (je tiens enfin mes deux séances par semaine mais que c’est dur). Médecin, analyses… Antibiotiques et vitamines C. Fatigué en vacances. C’est bien le coup d’un prof.

Les vacances :

Toujours est-il qu’une semaine avant nous voici sur place avec Angéline.

Première rando autour du lac de l’Oule.

C’est avant tout les vacances, alors la course n’est que peu évoquée (le moins possible pour ma part). Saint Lary. Que c’est beau toutes ces montagnes.

Ascension vers le port de Bataillence en passant par le col de Bielsa.

Au programme randonnées, randonnées, randonnées. Notre temps se divisent entre les marmottes que nous observons, la piscine de la résidence et un peu de saucisson et de fromage pour des apéritifs légers.

En bas c’est l’Espagne. Même pas un alcool de rapporté. Une hygiène presque saine.

Ce n’est pas le Tourmalet mais faut tout de même les monter là-haut mes 90kg.

Et là, sans trop en faire nous alignons tous les deux du D+ et du D-. Une petite sortie vélo histoire de dire. Le col d’Aspin, la hourquette d’Ancizan, 55km et 2L d’eau avalés.

Samedi 26 août 7h30 nous sommes sur la ligne de départ. Je suis concentré depuis la veille et guère amusant. J’ai pas mal douté les semaines précédentes mais depuis le début des randos je sais avec certitudes que j’irai au bout. Les moins de 8h envisagées au début de la prépa semblent délicates à viser.

On dirait qu’il y a du monde dans le bourg.

Par contre depuis le retrait du dossard, consciemment ou pas, je me conditionne. Je dirais bien en mode machine mais c’est présomptueux. Je sais que je vais essayer de courir avec JUJU (Julien Brianceau) et il va falloir le suivre. Il a l’habitude de ces courses et je sais que les ascensions ne sont pas mon point fort.

Allez taïaut !

En tout cas au départ nous sommes motivés. Nous sommes les derniers représentants du RAPV à nous élancer. Les guerriers Jourdain sont arrivés au terme du 220, JC est en course, les champions sont sur le 120 et le 80. Et nous attaquons la « petite » course.

Demandez le menu !

Au menu du jour 2500m de dénivelé positif qui ne me rassurent pas. Toujours cette incertitude quant à la possibilité de parvenir au bout des barrières horaires.

Notre premier km est tranquille. Accompagné du frère de Julien, François, nous cavalons tranquillement autour de 10km/h, en fond de peloton. Puis nous attaquons les premiers contreforts de la montagne. Et je me rends compte lors de l’écriture de ces lignes que le relief que l’on nous a donné (présenté ici), n’est pas tout juste. C’est raide certes, mais lorsque c’est censé se calmer (en théorie), c’est là que les pourcentages sont les plus marqués. Notre rythme est bon et nous doublons en permanence des gens. Mais au km 5.5… BIM ! La moyenne horaire en prend un coup. Mon cardio aussi. L’ascension se poursuit jusqu’au plat d’Adet.

50m toujours

François a pris ses marques et s’est peu à peu détaché. Avec Julien nous discutons un peu avec Cécile Jourdain que nous dépassons. Puis Juju s’éloigne peu à peu. Je peine. L’écart grandit. Je m’arrache pour le maintenir. 50 à 100m. Je sens que je pioche un peu. Arrivé au Plat d’Adet je recolle aux basques de Juju et François, alors que nous sommes salués et encouragés par Elodie (la femme de Julien), Romane (sa fille), Marceau (son jeune bébé qui ne fait pas trop d’efforts pour nous encourager, pfff) et Pierre Jourdain qui rentre juste du 220 (respect). Au terme de cette ascension Juju a encore pris quelques dizaines de mètres. Il me faut mettre une mine dans la descente pour recoller (18km/h quand même !). Nouvelle ascension vers le col du Portet. « Je pense qu’il ne faut vraiment pas se griller ici. 3 minutes de plus de toute façon… » Par ses sages paroles, Julien m’annonce que nous allons en baver. Encore une fois au pied du « coup de cul » je prends 50m dans la vue. Mais l’espace ne grandit pas tant que ça. Je finis par couper au droit les quelques lacets que formes les concurrents sur cette raide ascension. En haut du col le même équipage qu’au Plat d’Adet nous encourage.

  • Allez Pierre ils sont juste là ! » me dit-on.
  • Ils sont toujours « juste-là » ! leur répondis-je.

Vent froid et le journal de Pavag

En haut ça vente et ça meule. Les conditions météo sont moins chaudes qu’annoncées. Nous devions avoir du 35°C. Mais il fait bien moins. J’hésite avec le coupe-vent mais je prends la double feuille de Léquipe. Merci Nico Pavageau pour l’expérience. Cette fois pas moyen de rattraper les deux Brianceau. Ils se sont envolés à la faveur de ce bref arrêt.

Arrêt buffet

Je les retrouve lors du ravitaillement au restaurant Merlans. Nous croisons David et Laulau qui en terminent avec leur 120. Les jambes sont raides mais ils sont bien placés. J’aimerais bien être placé comme cela avec des jambes plus dures encore.

Première barrière horaire de passée et je suis toujours avec mes deux accompagnants de luxe. Je fais le plein du camel, je mange un peu… Bref un ravito.

On repart en courant dans cette descente tranquille et nous attaquons le tour du lac de l’Oule. Au gré des concurrents que nous doublons je me retrouve en tête. Ils sont derrière à environ 100m. Chacun son tour (héhé) ! Mais c’est davantage lié au monde sur ce petit monotrace qu’à ma grande forme.

Par ailleurs nous profitons du spectacle magnifique qui nous entoure. Le massif de Néouvielle est vraiment beau. Par contre l’ascension n’est plus si régulière. Nous cheminons plus difficilement entre des blocs de pierre sur des sentiers sinueux (et raides). Nous arrivons au lac de port Bielh après avoir passé quelques lacquets.

Pierriers et lacs

Le tour du lac se fait dans des pierriers. François s’est détaché en tête et nous cheminons avec Juju. Lors de ces passages dans les pierriers je me détache très légèrement. Lorsque j’entame l’ascension de la hourquette de Caderolles, je suis vraiment détaché devant. Mais je sais qu’il va revenir dans l’ascension.

C’est la hourquette de Caderolles où nous allons.

C’est un des passages les plus difficiles. Les pourcentages sont les plus élevés de la course, le pied de l’ascension se fait dans un pierrier pénible. Les coureurs se suivent, pas à pas. C’est un long reptile qui serpente très verticalement dans les lacets. Les randonneurs que nous dépassons (qui se rangent gentiment sur le côté) sont essoufflés, nous aussi.

Juju roi de l’ascension

Il est impossible de doubler mais les concurrents se rangent les uns après les autres sur le bord pour souffler. Je me demande si les gars (et filles) derrière ne veulent pas passer. Je me retourne et vois un léger écart. Par contre Juju fait une superbe montée. Il recolle presque. Il m’impressionne vraiment. En haut nous rencontrons Simon, un de ses copains. Il a du mal à s’alimenter. Il fait la descente avec nous jusqu’au lac de la hourquette. Le col de Bastanet se présente devant nous. Ascension également très raide. Juju reprend les devants. En haut nous sommes face à un beau panorama. Je ne m’éternise pas et distance Juju.

De bonnes sensations

Je me sens vraiment très bien et je songe au petit texto de Benoit. Au ravitaillement j’étais aux portes des 500 premiers. Je suis partagé car je me dis qu’il vaudrait peut être mieux patienter jusqu’à la dernière ascension. Mais non. Bien m’en prend. Le parcours est de plus en plus agréable. Si la descente jusqu’au refuge du Bastan est encore un peu technique et demande des efforts, la suite est très roulante. Au refuge du Bastan, deux longues files de coureurs attendent de pouvoir remplir leurs Camel ou gourdes. Je prends le parti de zapper ce ravitaillement liquide.

Encore un petit aperçu de la hourquette de Caderolles.

J’ignore si Juju se sent moins bien ou s’il fait route commune avec son copain Simon. Je l’ai vu dans la descente du Bastanet environ 100m plus haut, mais depuis plus rien. Je regrette qu’il ne soit pas là. Je cours presque tout le temps à présent et les km passent très vite. J’arrive au restaurant Merlans pour le dernier ravito. Ravito express. Je retrouve François. Il veut partir devant car il pense que nous le rattraperons dans la descente. J’entame le col du Portet pour la deuxième fois. L’objectif maintenant est 8h et top 500. Je mets du braquet. Arrivé en haut François me rattrape. Je le pensais devant mais j’ai vraiment fait un ravito express.

Allez feu !

La descente s’avère roulante. Je cours bien. Le pied est rapide et les changements de chemin pour doubler les concurrents sont vifs et précis. Tout va bien. Par contre je ne mange ni bois plus. Les verres d’eau gazeuse du ravito étaient sûrement trop express.

Le rythme baisse. Je double, triple, quadruple un concurrent qui en fait de même bien sûr.

Où sont les quadriceps ?

Mais le bonheur passe vite. Le rythme baisse vraiment et la pente est plus raide. Ça devient dur. BOUM ! un gros mur. Cette fois c’est galère. Après avoir observé une pause salvatrice pour évacuer un besoin pressant, je dois me rendre à l’évidence. Les cuisses sont mortes. Je serre les dents. Je grogne ! Je jure ! Je m’en veux de finir comme ça. Les concurrents me doublent à présent. Il reste au moins 10km. Purée de bazar ! Même les gars du 120 et du 220 me passent ! Je serre les dents plus fort (au sens propre). Je commence à regarder derrière en m’attendant à voir Juju. Les mètres défilent trop lentement à la vue de mes douleurs. J’atteins enfin Soulan. La soif me tenaille mais je ne peux rien avaler. J’ai chaud à nouveau. La casquette se trempe dès qu’un ruisseau se présente. Bon sang Vignec est à moins de 3km. Ça n’avance pas.

 

Bon ça se termine ?

Peu avant Vignec, Juju me rattrape. Je lui dis de finir sans moi. L’écart n’est pas grand. Je me fais mal pour rester un peu avec lui. Vignec enfin. A partir de là c’est presque plat. 1.8km pour joindre l’arrivée. Les 8h sont illusoires à présent. Oh pas de beaucoup ! Mais c’est raté. Même chose pour le top 500.

Angéline !

Dans le dernier chemin à moins d’un km de la ligne je ne parviens plus du tout à suivre Juju. Je vois Elie le fils de Guillaume. Ça sent la fin. Je passe un coup d fil à Angéline. « Je suis dans le chemin. Viens me chercher. »

Elle arrive rapidement. Ca y est je pleure. Les sensations de la dernière descente ont pris le dessus. Angéline court à mes côtés et me parle. « C’est fini ! Tu y es ! Je suis avec toi ! ». Derniers mètres. Nous franchissons la ligne ensemble. Le baiser final devant le photographe.

La suite est moins glamour. Je m’effondre en larmes. Sandrine vient avec Angéline pour s’occuper de moi. Une chaise, de l’eau. ET puis je rejoins les membres du RAPV en terrasse. Allez une bière ! AHHHHH ! FINI.

Une ‘tite bière et les jambes dans la fontaine.