Retour d’expérience sur la 8.5 à Chantonnay
CHAMPS DU LOUP à CHANTONNAY, le 9 avril 2022
13h00, arrivée sur les lieux sous un temps magnifique, une équipe de choc se retrouve au bord de la piscine du village vacances. Les bleus et noirs ne sont pas là pour faire bronzette (quoi que…), mais bien pour courir 8h et plus si affinité!
Le principe de l’épreuve, organisée par la team de Chantonnay Raid, est de parcourir un maximum de tour, en solo ou en relai, sur 8h et 5min (clin d’œil à notre cher département). La boucle ne fait que 5 kms mais la difficulté réside dans le dénivelé avec 175M de D+.
Finalement, la bande à David Pineau trouvait le parcours trop simple et ils ont eu la bonne idée de durcir le parcours, le dénivelé fera 220M de D+ !
Un petit campement RAPV s’installe à proximité de l’arrivée, nous sommes une petite vingtaine, certains en solo d’autres en duo, le soleil est au rendez-vous après deux jours de grosses pluies et la bonne humeur bien présente, ça va être top !
L’avantage de cette course, c’est que chacun gère son ravito sur 8h sans avoir à se charger en liquide et solide comme on pourrait le faire sur un trail ordinaire.
Libre à chacun de s’arrêter quand il veut tous les 5 kms.
PAN, c’est parti !
13h45, une petite photo de groupe, un briefing, 14h00 PAN, c’est parti !
Le 1er tour est très excitant car on découvre le parcours que l’on va répéter et on n’est pas déçu ! En effet Pinoche et son équipe nous ont préparé une très belle boucle, 100% chemin et sous bois, beaucoup de monotrace au milieu des fleurs sauvages, c’est superbe.
Les 3 premiers kms sont plutôt roulants (60M de D+), alors que les 2 derniers, une fois passé le ruisseau, sont bien moins roulants! Et oui, c’est là que les cuisseaux vont chauffer avec 3 montées sèches dont 2 droit dans le pentu, ça pique !
Les gars de Chantonnay Raid mettent l’ambiance dans la montée, ils crient si fort qu’on les entend 1 km à la ronde, ça motive !
Dès le premier tour bouclé, les écarts entre coureurs sont faits, chacun est dans sa stratégie de course et chacun doit rester dans sa bulle pour rester dans son rythme.
Mon objectif : faire 3 tours toutes les 2h, je suis en solo, je pars avec 500ml d’eau et une barre de céréales dans le dos au cas où. Je m’arrêterai au paddock quand j’aurai besoin. Un peu euphorique avec les conditions et la beauté du parcours, je boucle le 1er tour rapidement en 32’40, pas d’arrêt nécessaire, c’est reparti pour un tour… On reste dans sa bulle car le danger est de se faire embarquer dans un rythme qui n’est pas le notre et notamment avec ceux qui cours en relai et repartent fraichement !
Mes 4 premiers tours se passent bien mais au 5e, gros coup de moins bien, je ressens une grosse fatigue et je me dis que ça ne va pas être une partie de plaisir. Je m’impose un arrêt prolongé au stand avant de repartir pour le 6e tour. Je m’efforce de manger sans grand appétit pendant 10 bonnes minutes assis.
La reprise est compliquée mais le début du parcours permet de se remettre tranquillement dans le rythme. Ce 6e tour est un calvaire, je suis toujours fatigué, j’ai envie de vomir et les crampes apparaissent au moment de monter les coteaux. J’ai même pas fait 30 kms et je suis épuisé, ce n’est pas normal, qu’est qu’il ne va pas ?, qu’est ce que j’ai oublié de faire ?, qu’est ce que j’ai trop fait ? Je n’ai pas de réponse quand j’arrive à la fin de ce tour, je suis déçu d’être dans cet état et ne pas profiter pleinement. A la fin de la course, j’apprendrai que 3 autres Rapvistes ont eu les mêmes symptômes au même moment, les premiers coups de chaud de l’année diront certains, comme disait un grand philosophe de comptoir : « ah, va savoir quand tu ne sais pas !»
Mes supportrices sont arrivées
Heureusement, mes supportrices sont arrivées, Claire et mes filles sont là pour me réconforter et me font oublier mes envies d’abandon. Par chance, un grand Rapviste expérimenté dans les longues distances repart pour un tour. Guillaume Francheteau sera mon compagnon de route pour les prochains tours. Lui-même handicapé par un mollet enflammé, son rythme me convient pour repartir. Mon objectif de 3 tours toutes les 2h est oublié mais on avance et on reste en course.
Finalement le 7e tour passera et le 8e encore mieux, le fait d’être accompagné et de discuter m’ont fait oublié les douleurs et la forme revient miraculeusement. Bon, j’ai pris un doliprane au ravito, c’est peut être ça ! Le rythme de ces 2 tours est en dessous des 4 premiers mais l’envie revient, c’est le principal. On se fait tout de même doubler par deux machines du RAPV, Cindy et Vanessa qui courent en relai et nous déposent dans les côtes ! Au moment de repartir pour le 9e tour, Guillaume met le clignotant pour un arrêt définitif, son mollet lui fait trop souffrir et il a une bonne raison de se conserver puisqu’il participe à la Trans Aubrac dans quelques jours.
Tout va beaucoup mieux
C’est donc seul que je repars avec la frontale en poche bien décidé à faire encore 2 boucles avant la fin. Tout va beaucoup mieux, c’est incroyable les sensations sont bonnes et je relance à chaque bosse. La nuit commence à tomber à la fin du 9e tour, c’est une autre ambiance qui s’installe et ca change. Quand j’arrive au ravito, les filles me disent que Yohann, un autre Rapviste en solo, vient juste de repartir pour son 10e tour, je ne traine pas, un peu d’eau et je repars pleine balle pour aller le retrouver. C’est dans les coteaux que je le retrouve, on finira ensemble, je lui demande si il repartira pour un 11e car nous passerons la ligne avant les 8h05 de course, mais non, il a la même idée que moi : 10 tours c’est un compte rond et on n’est pas venu pour faire une perf mais une bonne séance de côtes !
21h48, on passe la ligne ensemble, fin de chantier et sur la montre : 53 km et 2200M de D+.
Une belle expérience, tout ne s’est pas déroulé comme prévu (comme bien souvent en trail), mais c’est une épreuve intéressante pour faire du dénivelé sur un beau parcours dans une belle ambiance.
Merci à Chantonnay Raid et à l’année prochaine !
Guillaume Gouas