L’Endurance trail des Templiers
La pression montait depuis quelques semaines, ça y est c’est le départ pour Millau.
Les copains arrivent à la maison Guillaume Bossard, Olivier Le Cornec et Manu Bossis, on charge le Break (heureusement que c’est un break…), un petit café pour débriefer la route et c’est le départ. C’est décidé on passe par Limoges à l’aller.
La route se passe comme prévu, on est passé par Bordeaux…, on arrive de bonne heure, on récupère les dossards, une petite bière et go pour rejoindre Dany et Romain avec leurs femmes au camping.
Repas léger 😉, lentilles et on se couche tôt, après un appel téléphonique de notre clown RAPViste Louis Sorin pour nous demander de récupérer son dossard (mais c’est une autre histoire).
Le réveil sonne à 2:10.
Petit dej , une tournée général pour Jacob et on prend la voiture.
Je pars dans le SAS 1 avec les machines Jonathan, Dany, Alexis et Romain.
La musique commence et là c’est le kiff. Faut pas se le cacher, on fait les Ultra aussi pour ça, vivre ces moments de stress avant la course, avec le nœud au ventre comme si on allait passer le BAC, la peur de l’inconnu et sortir de notre zone de confort.
J’avais déjà fait le marathon des Causses. Je connais le départ. Un faux plat descendant de quelques kilomètres avant une grosse patate à droite, je pars tranquille et laisse les gars partir devant. Je me dis que les machines du 2-ème SAS me rattraperont.
Je fais la première montée à mon rythme et je me fais beaucoup doubler.
Le plat en haut de la causse et la descente se passent super bien. Je suis dans un groupe et à mon rythme on commence à discuter.
Le maillot fait son effet et je discute avec un vendéen.
Le 1er Ravito en eau (La Cresse) arrive avec 2 Km d’avance, on apprendra à la fin que la vague 1 a fait une erreur de parcours…
Deuxième bosse, je continue à me faire doubler malgré un rythme honorable. Mais pas de panique, ça va être long. Je vois le brouillard dans la frontale.
Arrivé au 1er ravito solide, le Rozier (30 Km), je vois qu’il est gargantuesque.
Il va falloir que je me décharge des 5 kg de bouffe que j’ai dans le camel, ils ne me serviront pas. Comme à mon habitude.
Je refais les flasques de potion magique (Hyprosport pour moi) et je mange une soupe. Oui, il 7h35 et une soupe c’est la Kiffance. Je retrouve Alexis qui mange et qui me dit qu’il repart, Romain était avec sa femme dehors, il repart rejoindre Alexis.
En sortant de la salle, v’là ti pas que Je croise ce bon vieux Jacob, je lui en remets une couche après la soupe, que du bonheur. Je repars du Rozier léger comme une plume. Le jour se lève et on sent que le temps n’est pas encore de la partie. Une petite pluie commence même faire son apparition.
Je me mets dans ma bulle
Je me mets dans ma bulle, je mets la musique et commence à enchainer les kilomètres. Je perds toujours des places et les 1er de la 2ème vague arrivent.
Je me dis que les gars ne doivent pas être loin ? Je fais la descente vers le Truel avec du prodigy dans les oreilles à bloc. Les jambes sont là et je double du monde pour la 1ere fois.
Arrivé au ravito du Truel (40 Km) je vois Alexis et Romain. Pas de soupe à ce ravito, dommage. Je vais les voir, et Olivier arrive. On est à 40 Km de course, il est parti 15 minutes après moi et il a fait 2 km de plus… Il est bien. Romain et Alexis repartent. On discute un peu avec la famille de Romain, elle nous aide pour recharger les flasques en eau.
On repart avec Olivier, ça fait du bien de repartir à 2. Surtout que le prochain tronçon va être long. 22 Kms plus roulant.
La phrase de Mathieu me revient en tête, « c’est la que ça se joue, si tu subi ça va être long ».
On discute sur la partie de descente avec Olivier et on débrief des 40 Km passés.
La montée arrive, et je vois la différence de niveau. Olivier monte comme si on faisait des tours de Sebos… On choisit de monter chacun à notre rythme.
Arrivé en haut je le vois qui m’attend, pas le choix il faut relancer. Tout ce secteur passe bien, on relance sur chaque partie de plat, mais on loupe le robinet d’eau à la barrière horaire du 56-ème Km. Olivier commence à être à sec et moi je ne suis pas beaucoup mieux. Heureusement on croise un bénévole qui lui remplit une demi flasque (chut faut pas le dire).
Arrivé à saint Andrée de Vezines (63 Km) on passe devant Alexis et Romain qui ravitaillent avec leur famille.
Romain n’a pas la tête des grands jours… On prend notre temps on boit beaucoup.
Le soleil est de la partie. Je mange une soupe, il n’y a que ça qui passe, mais j’ai l’expérience du GRP et je sais que je peux tourner qu’a ça (et la potion magique).
Un petit massage avec la gaulthérie et on est prêt à repartir. Guillaume arrive sur ces entrefaites, on discute 2 minutes, on lui propose de l’attendre, mais il veut prendre son temps (finalement il repartira 2 minutes après…). Nous voilà repartis. Olivier est en pleine discussion avec un cousin qu’il n’a pas vu depuis des années.
On a une pensée pour Romain qui n’est pas repartit avec nous.
Je suis bien et on envoie
Prochain tronçon 11 km, une grosse partie de descente. Je suis bien et on envoie. Les Squats sautés ont fait leurs effets.
On double pas mal et on prend du plaisir. Je laisse Olivier prendre les photos, je vois bien qu’il est tranquille, limite en randonnée 😉. Moi je me sens à la limite, il faut surtout faire attention à ne pas basculer dans le rouge.
Je rappel Aline (ma femme) et me prends les pieds dans une pierre je fini le nez parterre avec le téléphone qui sonne a coté de moi. Heureusement pas de gros bobo.
Arrivé au point d’eau de la Roque Ste Marguerite, je m’organise mal, ma frontale était mal placée et me faisait mal, je suis obligé de vider le sac avant de le refaire.
J’ai l’impression d’avoir perdu un temps fou. Et de voire tout le monde nous repasser devant. Le classement ce n’est pas important, mais quand même …
On croise la femme de Romain, elle nous donne des nouvelles, cela semble allé, on apprendra après que ça n’allait finalement pas.
Prochain tronçon 11 km Guillaume nous retrouve dans cette partie. Il nous remet un coup de booste, on se raconte nos 75 premiers kilomètres.
Le rythme est bon, on rigole mais ça commence à être long. Je regarde ma montre on passe les 78 Kms, je pense que finalement le grand trail aurait été bien. Mais on avance, pas de douleurs ou enfin si mal partout mais bon…
On arrive au ravitaillement de la Salvage (85 km). La routine est bien réglée, flasque avec la poudre, une soupe on se pose pour manger et GO. 15 minutes maxi maxi.
Ce ne sont pas les barrières qui peuvent nous arrêter
Prochaine portion 8.5 Km pour une barrière horaire (Mas de Bru), mais on a gagné cette bataille depuis longtemps. Ce ne sont pas les barrières qui peuvent nous arrêter.
Les montées passent toujours, mais de moins en moins vite (note pour plus tard, faire un peu plus de fentes sautées).
On arrive en haut de l’avant dernière descente. On se fait plaisir Guillaume prends les commandes et dépose le cerveau, je suis dans ses traces et Olivier nous suit derrière. Je pense qu’on a écœuré quelques personnes qui nous regardait avec des yeux écarquillés. ATTENTION, on passe à droite.
On arrive à Bas Ravin De Roubelier. Je dis aux gars : « 99 Km je vais finir, faites-vous plaisir dans la dernière montée et la dernière descente ». Ils emmanchent droit dans le pentu de la montée du CADE et me laissent sur place.
C’est beau de voir les machines du RAPV en pleine action.
La montée est dure pour moi, mais je n’ai qu’une pensée « avance » et c’est ce que je fais… quelques pauses de quelques secondes, mais pas plus. Je croise un gars dans les buissons avec son portable, il regarde une série ???
Enfin le sommet et le segment Hoka, qu’elle belle invention, je me donne à fonds, 10 minutes pour faire le Km… Enfin, le dernier ravito.
Un tout tout petit espoir de voir les gars, mais ils sont partis. Je sais que je vais prendre un gros coup de froid en sortant donc je ne traine pas. Une soupe et je repars rapidement, il faut se sortir les doigt pour courir sinon ça va être interminable. Je me lance pour 10 secondes, puis pour 30 secondes, et c’est reparti…
On nous fait tourner un peu pour passer dans la grotte du hibou. C’est sympa mais à ce moment-là on n’a qu’une envie attaquer la dernière descente.
Elle arrive, mais avec de temps en temps des petites montées qui cassent les pattes et le ras le bol commence à pointer le bout du nez. Je suis tous seul et je râle. Et enfin le dernier chemin je le reconnais. J’entends le speaker depuis un moment.
Le dernier virage
Le dernier virage, les quelques marches que j’attends depuis des semaines et la ligne droite. Les copains sont là, derrière la ligne.
Les larmes aux yeux je les prends dans les bras.
On la fait, je l’ai fait… pu…ains, c’est bon. Je passe un coup de fil à la famille, quelques réponses aux nombreux messages.
On regarde le parcours de Manu pour voir son heure d’arrivée. On attend sur la ligne ? on va manger ? On décide de se changer et on va manger des lentilles (sniff pas d’Aligot). On va chercher la voiture (en bus merci l’orga). Et on se retrouve sur la ligne, Manu arrive on lui fait une grosse ovation. Lui aussi est très ému, il a pris sa revanche. On est content pour et avec lui.
Il décide de rentrer tout de suite, les lentilles ne lui font pas envie. On rentre prendre une douche et siffler quelques bières avant de se coucher.
La phrase du soir, « les 20 Kms c’est bien aussi »…
Le lendemain, on est réveillé par les voisins qui partent faire une course. On se lève et on rend le mobil-home. Des odeurs thermo nucléaires sortes de nos corps (surtout d’un 😉).
On se fait un plan de route autour d’un café dans Millau. On passe par Bordeaux.
18h40 enfin arrivé à la maison. Le plan de route bien respecté, on est passé par Limoge…
Une petite bière pour finir se superbe Week-end.
Un grand MERCI aux copains pour ce superbe week-end et merci à ma famille de me soutenir et me laisser passer autant de temps à courir.
En bilan : superbe course, les montées, les descentes et les parties plates sont bien proportionnées et ne semblent jamais trop longues.
La soupe c’est top et l’hyprosport me fait tenir toute la course sans manger de solide 😉 pour ceux qui ont la digestion difficile.