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GRAND TRAIL DES TEMPLIERS 2021

Team Vendrennes

GRAND TRAIL DES TEMPLIERS 2021

GRAND TRAIL DES TEMPLIERS 2021 80 KMS

2019 – On pourrait commencer par : c’est l’histoire de trois petits cochons qui pendant un apéro décident de prendre un billet pour le Trail des Templiers 2020 et construisent  un projet commun. Les billets sont pris, les entraînements, souvent ensemble, s’enchaînent sur Vendrennes, Mouchamps et les Herbiers.

2020 – La pandémie du Covid nous empêche de participer à la course, mes 2 voisins et moi décidons tout de même de partir à Millau cette année pour faire une partie du parcours en off. De toute façon, l’hébergement était réservé, les jours posés, alors pourquoi se priver de partir entre amis ! Ce fut un week-end magnifique partagé avec nos femmes pour reconnaître les lieux (les 45 derniers kms du parcours) et passer du bon temps ensemble.

2021 – Cette fois c’est la bonne, on va pouvoir épingler un dossard et participer à nos courses respectives : Marie et Aurélie sur la Templière (7 kms), Claire sur le Marathon des Causses (35kms) et les trois petits cochons sur le Trail des Templiers (80kms). Vendredi 9h30, le week-end est lancé, on quitte Vendrennes pour Millau et la météo annoncée est très bonne. Vendredi soir, nous récupérons rapidement nos dossards et arrivons à temps pour l’arrivée de Dany sur l’Endurance Trail (108kms). Beaucoup d’émotions à ce moment, l’excitation monte en chacun et ça motive pour les jours à venir. De mon côté, je suis plutôt serein, j’ai déjà fait le 100 kms en 2018, je sais ce qui nous attend et ça m’amuse de croiser les regards inquiets et les attitudes de stress des gens que je connais bien. La nuit tombe vite et le froid aussi, on ne traîne pas sur l’air d’arrivée pour rejoindre notre logement. J’aurai aimé voir plus de copains du RAPV à leurs arrivées, mais demain c’est le grand jour pour les filles.

Samedi –The Girl’s Day !

À l’ouverture des volets au village de Mostuejouls, je comprends que la journée s’annonce magnifique, le soleil est au rendez-vous et la lumière rase la vallée sous les couleurs d’automne, un régal pour nos yeux ! C’est certainement la meilleure période de l’année pour profiter de l’Aveyron, un festival de couleurs qui met en valeur chaque village longeant les Grands Causses.

10h, nous prenons un gros petits dej (je n’aime pas dire « brunch »), les filles sont prêtes et c’est le grand jour pour elles ! C’est Claire qui débute les festivités à 12h25 au départ de ses 35 kms. Elle est accompagnée d’Emeline (la femme de Mathieu Bernard du RAPV), elles feront toute la course ensemble même si ce n’était pas prévu. Je suis bien stressé pour elle au départ et pendant toute sa course mais je sais qu’elle est bien préparée et que toutes les conditions sont réunies pour qu’elle prenne du plaisir. Claire a super bien géré sa course, jamais de coup de moins bien et le sourire tout au long du parcours. Les filles terminent ensemble en bouclant les 35kms et 1572M de D+ en 6h pile (106e féminine sur 227 partantes), le contrat est plus que rempli, trop fier d’elle !

 Aurélie et Marie sont parties à 14h pour la Templière, une course réservée aux filles. Je n’ai pas pu voir leur arrivée car j’étais sur le parcours de Claire quand elles ont bouclé leurs 7 kms en 1h03. Elles ont même surpris les gars qui ont failli louper leur arrivée en sous-estimant leur vitesse ! A croire que le dossard et l’ambiance font pousser des ailes ! Bravo à nos supers nanas, elles nous ont impressionnés et surtout motivés pour la suite !

Dimanche – Jour J !

3h30, le réveil sonne pour prendre le petit déjeuner. J’ai bien dormi, les rituels d’avant course s’enchaînent (chargement du sac en eau, pom-pote et fruits secs, Nok aux pieds, aller-retour aux WC…) Aujourd’hui, je décide de tester 2 choses : prendre un sandwich jambon beurre fromage pour midi et partir sans les bâtons. Je sais que Claire sera sur les derniers ravitos si jamais j’en ai besoin.

4h30, nous prenons la route pour nous retrouver sur la ligne de départ à 5h30, c’est un peu speed, il  y a plus de 2000 coureurs qui essayent de se garer au plus près dans la nuit noire, ça grouille de partout, l’excitation monte ! 5h40, nous sommes positionnés à 3 mètres de l’arche du départ accompagnés de Pierre-Yves (nouveau Rapviste), donc bien devant, c’est parfait ! Déjà 2 départs ont eu lieu, le premier à 5h15 pour les élites, le deuxième à 5h30.

Nous faisons partis du troisième SAS, il fait 2 degrés, on a froid et je regrette de pas avoir pris mes gants, trop tard maintenant, je vais courir le début les mains dans les poches tel un pingouin ! 5h40, j’allume ma montre et grosse désillusion : batterie HS ! Oups !  Je m’étais dit qu’un jour je ferai une course sans montre pour la vivre autrement et bien voilà le troisième test de la journée !   5h43, le morceau Ameno d’Era retentit, 5h45 le départ est lancé sous les fumigènes, l’excitation est à son max, c’est jouissif ! Je suis tellement heureux de partager ça enfin avec mes voisins, et je pense que c’est réciproque, que nous partons vite!

La première montée sur le bitume jusqu’au village de Carbassas est faite en courant pour éviter les bouchons mais on va trop vite, on pointe le P8 à 7 km en moins de 51min (on était virtuellement en 515e position) donc ce n’est pas bon, faut ralentir ! Jérem vit mal ces premiers kms et Nico a du mal à relancer donc on décide de ralentir, on se laisse doubler avant d’attaquer la première descente vers Peyreleau. Cette descente en monotrace se fait doucement, ça bouchonne un peu mais on avance et le soleil se lève.

 Arrivés à Peyreleau, l’ambiance est folle, il y a un monde de dingue à 8h du matin, les gens cris, les cloches sonnent, on voit des drapeaux bretons et de la Vendée, c’est génial ! Premier ravito, 21 kms de fait, on refait le plein d’eau et c’est reparti jusqu’au prochain à St Andrée de Vezines. Le jour est là mais le soleil reste caché par les monts, ça caille et Nico commence à être dans le dur avec l’apparition de crampes. On n’a pas fait 30 kms encore, dans ma tête je me dis que les affaires sont mal engagées et je regrette d’être parti si vite car le premier objectif de la journée est de faire la course ensemble jusqu’à la fin.

 Jérem est parti devant car il pense qu’on va plus vite que lui dans les montées, on se retrouvera au 35e au village caussenard de St Andrée pour le ravito solide. Nico tire la langue, il n’est pas dans sa meilleure forme, certainement fatigué de ses derniers jours de travail, pas toujours simple d’arriver frais de corps et d’esprit à une course ! Nous voilà arrivés et nous retrouvons Jérem et Pierre-Yves  autour d’une petite soupe, je me régale ! Nico un peu moins, peu de choses lui font envie. « Allez les gars », Jérem motive les troupes, on ne traine pas et c’est reparti, cette fois sous le soleil.

Je profite du moment pour faire des petites vidéo en direct, la descente plein Sud est magnifique, on rejoint le village de Montméjan, la remontée sur les falaises du Rajol fait mal aux cuisses, mais c’est tellement beau !

Nico commence à retrouver du rythme, on est tous les trois et on se remémore les passages faits ensemble en off sur ces mêmes chemins une année plus tôt. En suit une longue descente pour rejoindre le ravito de la Roque Sainte Marguerite où nous retrouvons les filles, ça fait du bien au moral pour tout le monde et la moitié du parcours est fait !

 Le plein d’eau est fait et le sandwich avalé (Rapviste : je valide le sandwich à 12h, ça passe trop bien !), le pleins de bisous et d’encouragements aussi, on attaque direct la remontée sur le Larzac pour se hisser à Pierrefiche, la montée est sèche mais ça passe. S’enchaîne une petite descente sur Salvage où la deuxième soupe nous attend, trop bon. Tout le monde reprend des forces, les bénévoles sont à nos petits soin comme toujours, c’est cool ! Petit coup de fil à ma chérie, les filles nous attendent au prochain ravito liquide de Mas de Bru au 65e km, je passe l’info aux copains pour se motiver. Je trouve cette section un peu longue et Nico est derrière, je ne le vois plus, j’espère que ça va. Tant qu’il ne m’appelle pas, c’est qu’il avance. Jérem et moi arrivons à Mas de Bru en premiers, tout va bien pour nous, on plaisante avec les bénévoles et on attend l’arrivée de Nico avant de retrouver les filles. C’est compliqué pour lui mais il est là, enfin son corps est là ! Il s’assoit et me dit qu’il n’en peut plus et qu’il veut arrêter. Bien sûr je le persuade du contraire mais il est vraiment épuisé, heureusement les filles sont là et je sais qu’Aurélie trouvera les mots pour relancer son homme. Bingo, la magie opère et c’est repartit pour une longue descente de 5 kms, toujours à trois, direction Massebiau.  J’ai profité de cette pause pour changer de maillot et récupérer mes bâtons, je ne sais pas si c’est ça mais j’ai mal au dos et l’absence des bâtons m’a peut-être fait défaut. On verra si c’est mieux avec…

 Le début de la descente est superbe, le soleil tombant éclaire le Tarn qui prend l’allure d’un serpent doré jusqu’au Viaduc de Millau. La photo s’impose !

Ces 5 kms se font bien, Nico est mieux et on double d’autres coureurs. Une fois en bas, on est encouragé par des Vendéens à l’entrée du village de Massebiau et on se retrouve face au Causse Noir. La grosse ascension est devant nous : la montée au Cade avec ses 500m de D+. Aller, go c’est parti, je finis par prendre mes bâtons et c’est avec envie que nous attaquons cette montée sèche. Dans nos têtes, on a conscience de la difficulté qui nous attend et finalement ça passe crème comme dit le coach. On fait une montée régulière et sans arrêt jusqu’au dernier ravito de la ferme du Cade. L’accueil des bénévoles est toujours au top et la soupe…mmmh !

C’était notre dernière pause assise et je lis dans les yeux des copains que nous tenons le bon bout, on va la finir cette course et ensemble. Une banane et on repart, faut relancer les machines, encore 7 kms et pas les plus simples ! Effectivement, j’avais oublié cette descente technique, elle brûle les cuisses. Heureusement, nous sommes vite récompensés de nos efforts à la sortie de la forêt, on se retrouve face à un couché de soleil sur la ville de Millau, un moment magique !

 Nous sommes encore une fois des privilégiés à ce moment là, on va pouvoir attaquer la dernière montée du Pouncho d’Agast. Alors celle-là elle pique, faut mettre les mains sur la roches et tout le monde escalade les uns derrière les autres. Bon c’est sympa mais le temps passe et la nuit commence à tomber. Une fois en haut, c’est le moment de sortir la flasque de rhum du sac. Bah oui, ça s’arrose un col ! Un p’tit rhum arrangé à la goyave, ça réchauffe, un délice ! Le plein est fait, on peut se laisser glisser vers l’arrivée. Un passage atypique dans la grotte du hibou et on commence à entendre le speaker à l’arrivée. Nico serre les dents, ses genoux se coincent et ce n’est pas une partie de plaisir pour lui. Jérem lâche les chevaux et crie pour encourager Nico et en finir. On y est, les lumières de l’arrivée sont là, les filles et les copains du RAPV aussi, tout le monde crie, l’ambiance est folle. Encore 3 marches, 20m et on passe tous les trois sous l’arche, c’est magique ! Tout le monde s’embrasse, c’est fort en émotion et c’est partagé ! Que du bonheur !

Merci à mon pote de course Jérem et son énergie permanente, merci à Nico pour n’avoir rien lâché, merci aux filles d’avoir été là quand il fallait, merci à ma montre qui n’a pas fonctionné et qui m’a libéré l’esprit pour profiter encore plus du parcours, merci aux supers bénévoles du festival et merci pour tous les messages d’encouragements. Vivement la prochaine…