Raid de Pont Caffino, le gros des troupes du RAPV
Alors que les copains fonçaient sur le raid Azimauges, Fabien et moi avions décidé d’aller faire un raid plein d’espoirs de souffrance à Pont Caffino. Cela faisait longtemps que notre team n’avait pas œuvré de concert et cette échéance s’est vite retrouvée cochée dans l’agenda. Tout d’abord il fallait être trois par équipe. Quoi de mieux que d’ouvrir à Benoit, son frère jumeau et mon meilleur ami pour lui faire découvrir cette belle discipline qu’est le raid. Connaissant un peu le site de Pont Caffino, sur la commune de Chateau Thébaud, pour y avoir fait quelques camps de jeunes, je m’attendais à de gros dénivelés sur ces 50km de course.
Une équipe affutée et un plan bien huilé !
Avouons-le tout de suite, Fabien et moi n’étions pas du tout prêts. Benoit avait quant à lui enchainé courses et vélo tout l’été, il était bien plus affuté. Pour ma part j’avais bien fait quelques sorties mais la plus longue était de 16km à la Dompied’roise (avec 20km de vtt). Mais clairement nous comptions sur l’orientation pour faire la différence dans le ventre-mou. Nous étions loin d’imaginer jouer la tête de course. Et attention je vous divulgache/spoile la suite, nous n’avons pas joué la tête de course. Nous étions certainement l’équipage le plus lourd du moment, et je ne parle pas de l’humour. Une vraie première ligne de rugby.
J’adore quand un plan se déroule sans accroc.
Hannibal dans l’Agence tout risques !
Dimanche matin, nous voici sur la parking de Pont Caffino. Pour des mesures sanitaires, l’ensemble des équipes ne suivra pas un plan précis d’épreuves. Il est dispatché sur un total de trois grandes épreuves, canoé, vtt, CO et quelques épreuves surprises. Nous avons imaginé un plan parfait pour notre part. Dans l’idée d’être rentable, nous allons faire la CO puis le canoé avant d’enchainer sur le vtt. Nous espérons ainsi donner la pleine puissance de nos corps extrêmement bien préparés. Un plan bien huilé. Tellement bien huilé qu’il va nous glisser dans le … bas côté. En effet le dispatch des équipes est déjà organisé. Pour nous ce sera Vtt, CO, épreuves surprises et canoé. Damn it.
Montrer les dents dès le début !
Et ne pas trop tirer la langue.
Alors nous miserons tout sur l’orientation. Il y a une foule de balises à trouver… 15 ! Damn it ! Bon. On va tout donner. Pour le départ c’est un prologue, histoire de disperser les équipes. Nous avons convenu à l’unanimité que le coureur le plus en forme le ferait : Benoit. La distance à parcourir est relativement faible (je ne m’en souviens plus, 1,5 ou 2,5km) mais il faut sortir de la base de loisirs, grimper le coteau, le longer sur plusieurs centaines de mètres et redescendre. Benoit, mal placé au départ s’en sort cependant très bien. Sa place de milieu haut de peloton sur les 125 coureurs au départ nous correspond assez. Nous enchainons avec Fabien sur le prologue version bike and run. J’espère bien faire une petite différence et remonter des places. Hélas ! Au bout de 200m je comprends que le monotrace qui monte sur le coteau ne nous sera pas favorable. Ah ah à la queue leu leu… Nous envoyons tout ce que nous pouvons sur le plateau et doublons plusieurs équipes. Hélas, hélas hélas. Trois fois hélas. Le monotrace qui redescend est le pendant de celui qui monte. Je pensais envoyer du bois en courant et que Fab me suive en vélo. Malheureusement les vélos bouchonnent sur cette partie technique, bloquant tout le monde. Nous rentrons à la base sans avoir beaucoup évolué.
Le chemin le plus court entre deux points n’est pas le demi-tour.
Après avoir récupéré un road-book, nous partons sur le vtt’O. Enfin sur le suivi road-book. 30km de VTT nous attendent et 5 balises. Mais pas de carte ! Un road-book, avec certes des azimuts à tracer mais aucun choix à faire. Il faut suivre et ne pas se planter. Il me faut une première erreur bête qui nous coute 5′ pour me mettre dedans. Finalement peu de dénivelé. L’essentiel du trajet se passe dans les vignes. Mais dans les vignes les chemins se multiplient. ET je m’aperçois que ma montre GPS et le kilométrage du road-book ont quelques dizaines de mètres d’écart. Plus ou moins 20-30m. Ça ne représente rien comme ça. Mais dans les vignes il peut parfois y avoir 3 chemins ou 3 intersections en l’espace de 30m. Or là, il vaut mieux ne pas se planter sous peine de demi-tour. Sinon tu peux vite être perdu dans la pampa. Quelques petites erreurs me font perdre confiance. Finalement nous demeurons assez efficaces. Malgré quelques demi-tour et un carrefour un peu chanceux, nous réussissons un bon vtt. Benoit assure le rythme et j’égrène les indications et les métrés. Nous ne ratons aucune balise. Tout va bien. 2h12 pour 33km et 400 d+. C’est honorable.
Pour la CO, bouclez-la !
Nous récupérons une carte de CO, un peu fatigués tout de même. Une carte IGN. Je remarque vite que la CO est une boucle et qu’il n’y a pas moyens de couper. Pas de choix d’orientation. Damn it ! Il n’y a qu’une balise qui nous pose problème. nous jardinons 3′ puis, trouvant un nouvel angle d’attaque plus pertinent, la trouvons facilement quand le reste des équipes poursuit son jardinage, voire abandonne. Fabien est dans le dur et nous nous relayons avec Benoit pour le pousser un peu. Je sens bien que mes jambes sont raides également mais ça passe. Nous épargnons un aller-retour ou deux à Fab et Benoit finira par aller en prendre une, seul.
Lucky-Luke, Tarzan et Patrice Martin
Nous rentrons à la base et enchainons avec les épreuves surprise. 1ère épreuve, tir à la carabine sur cible type biathlon. Je m’y colle. « 3 cibles touchées et c’est bon », me dit-on. Les 3 cibles atteintes, il me reste deux tirs que j’offre à mes coéquipiers. Pour le jeu, ils essayent et ratent. Bon. Ca ne porte pas à conséquences.
Benoit file faire la tyrolienne (un pont de singe à passer et un peu de grimpette auparavant) et Fabien enquille sur le paddle. Enfin nous partons faire notre dernière épreuve de canoé alors que la 1ère équipe a franchit la ligne d’arrivée. Nous optons, sur conseil de Fabien pour un canoé canadien, plus rapide. Allez 5km de canoé. Après les 11km de CO ça va bien. Les jambes ne travaillent pas trop. Nous avons un bon rythme je trouve. Moi qui n’apprécie que moyennement le canoé. Équilibrage, un gros devant, un mi-gros au milieu, un gros derrière. Nous essayons de nous fixer l’objectif de rattraper des équipes. C’est chose faite à l’aller. Mais au retour impossible de reprendre un seul mètre aux deux que nous avons en visu. Il ne reste qu’à passer le toboggan final. Bien droit, nickel… et merde. Malgré mon effort pour me coller, allonger sur le bateau, la proue pique du nez, embarque de l’eau, légèrement de travers. Paf ! C’est le retournement. A 10 mètres de l’arrivée… Moche. On rallie le ponton. Nous sortons le canoé et allons pointer, avant de retourner à la baille parce qu’il fait bien chaud.
On fait le bilan calmement en te remémorant chaque instant
Les Nèg’marrons
4h54. Nous sommes contents de nous. Difficile de faire mieux. Quoique. Finalement chaque tir de carabine rapportait 2 minutes. Nous l’apprenons lors de la diffusion des résultats. Peut-être aurais-je pu les mettre ? Nous serions passer à la 23ème place au lieu de la 28ème.
Bilan des courses enfin du raid. Sur ce format là c’est vraiment celui qui a les meilleurs jambes qui gagnent. Loin de moi l’idée de gagner mais je ressors de ce raid avec un manque d’orientation, de stratégie, de choix. Pour autant c’est un super environnement et un très bon raid pour débuter. Benoit y a pris beaucoup de plaisir. Il n’avait jamais fait de raid mais avait mis la mai à la pâte sur le Vendée Raid O’Score cette année. Le milieu est vraiment beau. Je m’attendais à plus de montées-descentes dans les coteaux, à un parcours plus technique, mais au final j’étais très heureux, et Fabien aussi, que dans la forme du moment cela ne soit pas si sélectif. Si je dois le refaire, j’arriverais affuté. En tout cas il faut surtout remercier les organisateurs de ce raid. Bravo pour avoir maintenu cet événement dans le contexte actuel.